Escapade Nord Togo
Quelques jours dans le nord Togo
Départ de Lomé en minibus par la route nationale 1.
Kara se situe à environ 430 km de Lomé.
Notre chauffeur Aloum conduit prudemment,
il évite assez bien les nombreux nids de poule.
Tous les deux ou trois kilomètres, sur le bord de la route,
on trouve un des nombreux camions qui montent vers le Burkina Faso.
En panne. Il faut dire que ces camions sont chargés
au maximum sûrement dans les soixante tonnes.
Dans les montés leur vitesse ne dépasse pas les dix kilomètre/heure.
Les pannes sont toujours les mêmes : pneus explosés, essieu cassés,
parfois on en a croisés certains au même endroit deux jours plus tard.
Les réparations se faisant sur place avec les moyens du bord.
D'ailleurs pour ces camions, le trajet Lomé Burkina dure deux jours
mais souvent huit jours en raison des pannes.
Vers Notsé, on quitte la région maritime, pour entrer dans celle des plateaux
mais aussi la région des ananas et de la population Ewé.
Sur le bord des routes, vente de pilon pour faire le fufu, ce serait en bois de toti,
mais je n'ai pas trouvé plus d'info la dessus.
A propos de la gastronomie, je me suis régalé d'une pâte
mais différentes des pâtes habituelles
que je trouve assez bourratives, là il s'agissait d'une pâte
de riz accompagnée d'un ragoût d'agouti.
L' agouti est un mammifère de l'ordre des rongeurs
qui a de longues pattes à l'arrière
et de courtesà l'avant, peut vivre jusqu'à 20 ans.
C'est un animal nocturne, il est herbivore et se nourrit
de fruits tombés par terre, de racines
et de feuilles vertes l'une des espèces mange des crabes.
Ensuite Sokodé, région centrale, deuxième ville du Togo,
population musulmane dominante.
Environ 40 kilomètres plus loin, la faille d'Aledjo,
véritable architecture humaine appliquée à la nature.
Une légende dit que cette faille aurait autrefois
empêché le contact nord-sud…
Impressionnant, la montagne semble avoir été fendu
d'un coup de sabre pour laisser place à une route.
On passe au ras d'un précipice.
La ville d'Aledjo – Kadara se situe à 850 m d'altitude et offre une vue
panoramique sur les monts Aledjo et la plaine du Mono.
Région Kara. Dans la soirée arrivée à Kara. Hôtel des amis.
C'est la région des Kabyés qui signifie " les paysans de la pierre "
car les habitants ont réussi à tirer profit d'un sol pierreux,
ils pratiquent l'agriculture sur un terrain rocheux.
Les kabyés ont fait de la région, un centre agricole
important où l'on cultive de l'igname
du coton, des arachides, et où l'on trouve
des mangues ainsi que d'autres fruits.
C'est aussi la région des rôniers, ce sont de grands palmiers qui produisent
un bois très dur très utilisé dans la construction.
Les habitations appelées « Soukala » sont un ensemble de huttes,
couvertes en chaume, trois ou quatre cases réunies
par un mur d’enceinte où ne vit qu’une seule famille patriarcale.
Au matin départ pour Kanté environ 50 kilomètres de Kara.
Région des savanes.
Le long de la route de nombreux marchands de coussins,
la région regorge de kapokiers,
à partir du kapok les habitants fabriquent des coussins.
Kanté en langue locale se traduit par " vient habiter dans ma maison "
c'est accueillant …
On est en plein pays Tamberma à l'habitat très particulier.
On accède par une piste, un guide nous emmène au cœur de cette zone,
ou il n'y a pratiquement pas de village, les habitations,
appelées " Tata Somba " se dispersent dans la brousse.
Les " Tata Somba " sont regroupées en petits villages d’une
dizaine d’unités correspondant à un clan.
Elles sont construites pour contenir tout ce que possède le chef de famille.
Le terme " Tata Somba " désigne tantôt la muraille de terre crue
entourant un village,
tantôt le village fortifié lui-même.
Ce sont les habitations des peuples Batammariba
que l'on salue d'un " Abo Tintin " qui veut dire bonjour.
Sorte de petits fortins, à étages, ventrus, aux formes arrondies,
avec des terrasses.
Le tout construit en terre rouge, coiffées de tourelles
coniques recouvertes de chaume.
A l'étage des tourelles certaines sont les chambres,
la porte d'entrée est extrêmement basse,
il faut y entrer accroupi et toujours à reculons afin
de voir venir l'éventuel ennemi.
D'autres tourelles servent de grenier, une sorte de
fourche de bois termine le sommet, cette fourche est
est orientée selon qu'il s'agisse du grenier du père ou de la mère.
Une Batammariba a réussi à me fourguer deux calebasses.
Modèle original exclusif.
Elle à 21 ans et 4 enfants le premier à 6 ans ….
La religion des habitants est l'animiste, donc la croyance
en une âme, une force vitale, animant les êtres vivants,
les objets mais aussi les éléments naturels,
comme les pierres ou le vent , ainsi qu'en les génies protecteurs.
Les sacrifices ( de volaille ) se pratiquent encore fréquemment.
Les cérémonies initiatiques pour les jeunes
de 13 à 15 ans se déroulent encore,
les jeunes vivent nus durant cette période
qui dure environ un an.
Puis visite près de Tandjouaré des grottes aux greniers de Nagou.
Accès par une piste assez chaotique.
De hautes falaises, grès de Boumbouaka, aux parois orientées au nord,
dominent de leur à-pic la savane de cette partie du Togo.
Elles sont les derniers reliefs élevés avant cette immense
étendue de savane qui se prolonge au Burkina
Ces cavernes ont longtemps servi, d’abri et de refuge aux
populations autochtones lors des périodes d’insécurités.
Elles contiennent des greniers, sortes de grandes jarres,
de forme cylindrique,
oblongue s’ouvrant vers le haut.
Leur hauteur est généralement de deux mètres et demi,
leur diamètre de trois mètres.
On passe la nuit à Dapaong
Un hôtel sympa Leota Yendoubé rue nassabé
Tel 27 70 86 35 Dapaong
Le lendemain, la mare aux hippopotames du côté de Mango,
on ne les aperçoit que d'assez loin.
Ils restent au frais dans l'eau.
Le parc Sarakawa, circuit en 4X4. Pas mal d'animaux dont quelques zèbres
près à aller se coucher, ils sont en pyjama.
On tente un autre parc tout à côté pour voir des éléphants mais
impossible de passer avec notre minibus.
Ce sera pour demain matin en 4X4.
Très moyen, trois malheureux éléphants qui
semblent souffrir de sous nutrition.
Est – ce une spécialité locale ?
Retour sur Lomé pause une nuit à Atakpamé.
C'est un refuge montagneux sur une colline
appelé le "triangle du café-cacao" .
Nous n'aurons pas le temps de voir un spectacle
de danse tchébé sur échasses.
C'est une des danses les plus célèbres du Togo
et une des spécialités de la région.
Comme c'est montagneux notre chauffeur essaie malgré
la brume de nous montrer les 7 collines d' Atakpamé.
Sans succès de plus un flic le rackette de 2000 francs.
C'est l'Afrique.
Sur le chemin du retour, des forgerons d'un autre temps
fabricant les outils locaux.
Quelques arrêts, on fait le plein, Pain, fromage wagasi
à croûte rouge, charbon de bois etc …
Il est de coutume lorsque l'on revient d'un voyage d'offrir un cadeau.
Pour cette raison dés qu'un minibus s'arrête,
il est assailli par une multitude de vendeuses
et c'est à celle qui piaillera le plus fort.
Escapade sympa, mais organisation afro ….
Par certains côtés, je me suis rappelé des scènes
de l'aventure c'est l'aventure.
Mais une belle aventure.